Yétar m’avait dit, avant mon départ de Plettenberg, en 2019:
-Annie, pars! Pars et ne regarde pas derrière toi!
Lorsque je suis allée acheter mes loukoums, hier, dans son petit marché turque, elle m’a aussitôt demandé:
-Alors Annie, tu es bien chez toi, au Canada?
-Oui, ai-je répondu.
-Je te l’avais dit. Moi, si j’en avais la chance, je quitterais tout ici, et je retournerais m’installer en Turquie. Je te souhaite bon voyage Annie!
Après avoir reconstruit ma vie chez moi, et être revenue à mes origines, je comprends mieux ce que Yétar voulait me dire par le passé.
Le sentiment d’avoir quitté son Heimat (son lieu d’appartenance) reste présent à l’intérieur de nous. Et la réalité immigrante comporte un grand nombre d’enjeux.
C’est pourquoi l’expatrié entretient souvent le rêve de retourner vivre dans sa patrie…
« Home Sweet Home »
