Mon amie Ulrike, si rassurante. Elle me connaît tellement bien… Elle peut comprendre ma culture. Elle-même a passé 25 ans de sa vie avec un Français. Chaque fois que l’on veut s’attarder au mot juste, elle sort son grand Lexikon jaune.

C’est elle qui m’apprend que l’arbre des forêts défrichées, le “Fichte”, porte le nom de “sapin rouge” en français (Épicéa en latin). Et que la “Borken Kefer”, qui s’attaque à l’écorce sèche, se nomme un coléoptère en français (Bostrichide en latin). Je devrai faire d’autres recherches si je veux en savoir plus au sujet de cette bestiole.
Avant les années 1800, il n’y avait pas de sapin rouge dans la région. Les essences que l’on retrouvait étaient, pour la plupart, de l’Hêtre (Buche) et du Chêne (Eiche). On a commencé à planter du sapin rouge à partir des années 1880. Ulrike m’explique que le sapin rouge pousse plus rapidement et que tout est une question de rentabilité. Ce bois est plus facile à vendre.
Selon elle, on n’aurait pas dû abattre autant d’arbres dans les forêts. En plus, elle était choquée de voir que tout s’est passé durant la nuit. Elle a aperçu, à travers la montagne, devant chez elle, un grand rayon de lumière; comme une immense clairière. Elle en avait le coeur chaviré.

J’ai passé l’après-midi à rattraper le temps perdu avec ma grande amie.
Elle m’a préparé une tartinade au Quark à l’ail sur son pain fait maison.
